L’homme au corps subtil – Maurice Renard
Nouvelle, partie 1/2
En juillet 1912, Maurice Renard publie dans la revue mensuelle La Phalange, sa nouvelle « L’homme au corps subtil ». On pourra ensuite retrouver, en 1913, cette nouvelle dans le recueil « Monsieur d'Outremort et autres histoires singulières ».
La nouvelle est affiliée au genre du « merveilleux scientifique ». Maurice Renard publie en 1909 un manifeste dans lequel il s'approprie ce néologisme du « merveilleux scientifique » créé au XIXe siècle.
Maurice Renard est né à Châlons-sur-Marne en 1875. Alors qu'il est âgé de deux ans, sa famille déménage à Reims, ville dans laquelle son père est nommé président du tribunal d'instance. Durant son enfance, Maurice Renard passe ses étés dans le château familial Saint Rémy à Hermonville, ce château fut détruit pendant la Première Guerre Mondiale.
« Aujourd’hui, 14 mars 1912, expire le délai que m’imposa Bouvancourt. Il m’est donc permis de raconter l’événement prodigieux dont il fut comme le héros gouverneur. C’est une histoire aussi belle qu’une légende. On y voit, pour ainsi dire, l’étincelle électrique rallumer la lampe d’Aladin.
L’ami que nous pleurons encore eut cette aventure à Pontargis, quelques mois après son installation, quelques années avant sa mort tragique. On sait que le physicien s’était retiré là pour y travailler plus à l’aise et que c’est dans la sous-préfecture picarde qu’il accomplit ses tâches les plus remarquables concernant les rayons X.
Or, une nuit de l’hiver 1901-1902, — n’ayant sur soi, bizarrement, ni pardessus ni couvre-chef, — Bouvancourt arpentait les trottoirs de Pontargis d’un pas ferme et sonore, avec la mine d’un garçon qui se trouve joliment bien dans sa peau. »